EVERY LITTLE GIRL
HAS HATED A LITTLE BOY
ONE DAY

Mais euh Maxyme, tu vas arrêter oui ?! Quatre fois que la petite de six ans répétait cette phrase. Quatre fois qu'elle se faisait embêter, de diverses manières, par ce garçon insupportable, Maxyme. Ces deux-là se connaissaient depuis le jardin d'enfants, leurs mères avaient eu la bonne idée de prendre des cours pour femmes enceintes ensemble, et depuis, s'étaient jurées d'élever leurs enfants dans la bonne entente. Tu parles, ce garçon était un fléau, et préférait embêter les filles plutôt que de laisser sortir son côté galant. Il passait souvent les dimanches, pour les barbecues et j'en passe, ce qui fait qu'au final, les deux enfants étaient plutôt proches, dans le négatif. Lou étant fille unique -pour l'instant-, les parents pensaient que de la compagnie ne lui ferait pas de mal. Mauvaise idée. Surtout que les Fergusson ne manquaient de rien. Monsieur était dirigeant d'une grande entreprise, et madame directrice d'une grande agence de mannequinat. Leur fille n'avait donc pas à se plaindre, puisque ce furent ses jolies fesses que l'on avait pu admirer sur la publicité pour des couches-culottes. Merci maman, qui prévoyait une grande carrière de mannequin pour sa fille. Mais revenons à nos moutons. Si je veux d'abord ! Les filles, ça pense qu'à se maquiller, c'est nul ! Et bah les garçons, ça réfléchit pas et c'est méchant. Le garçonnet, étonné, resta planté devant elle, sans trouver de réponses. D'habitude, elle lui sautait dessus, le mordait jusqu'au sang, mais aujourd'hui, elle avait tenté le dialogue. Pour le remettre à sa place. Maxyme aimer ça.


Tu veux arrêter de te détruire comme ça ? Si je réponds non, tu me dis quoi ? Je te dis que moi, je ne suis pas comme toi, et que te voir ainsi me tue, tu comprends ? Et je ne suis pas masochiste, donc je préfère qu'on s'arrête là Lou. Je suis désolé. Les pires mots qu'elle ait pu entendre de sa vie. Son homme, son meilleur ami, son confident, son pire ennemi, venait de la quitter. Et pourquoi ? Parce qu'elle était une junkie. Une droguée, elle n'avait pas peur des mots. Les sensations fortes, elle connait. Les cigarette, les substances illicites, elle connait. Les comas, les pertes de contrôle, elle connait. Mais l'angoisse des nuits passées à son chevet, dans la peur qu'elle ne se réveille pas, elle ne connait pas. Depuis un an maintenant, Lou s'est laissée tomber dans le noir le plus total, afin d'oublier ce qui n'allait pas au dehors. Ses parents déchirées, sa carrière fichue, sa soeur perdue, et maintenant, son petit-ami qui la quittait. Un délire total, duquel elle préférait rire en se saoulant. Une façon pour les gosses de riches de se rebeller qu'on dit. Et bien pas pour Lou. Elle se sentait vraiment mal, et ne pouvait en parler à personne. Ce pourquoi son seul échappatoire, et bien, c'était ça. Mais dernièrement, après avoir perdu tout ce qui lui restait, elle a décidé de venir ici, au Mexique, pour se prendre en mains. Pour redevenir un être humain tout simplement. Si le bonheur est au bout du tunnel, dites-lui de l'attendre, par pitié.