Effectivement, Cléophée a perdu sa mère très tôt, et a été élevée par son père et sa grande tante. Son père –Rodrigue- n’avait que très peu d’autorité sur sa fille –tout comme sur son fils- et se laissait très vite déborder par tous leurs caprices et crises de nerf. Faut dire, après le vide de sa femme, Rodrigue a eut du mal à se relever, mais heureusement qu’il avait ses enfants, qu’il a gâté à ne plus finir tout en liant en parallèle son métier de chirurgien dans l’hôpital à trois pas de chez eux. Ils habitaient –et Rodrigue y habite toujours d’ailleurs, avec sa nouvelle conjointe- dans une somptueuse villa, à Londres, au milieu de la bourgeoisie, dans un quartier du cinquième arrondissement, très bien préservé. En effet, la pollution en Angleterre c’était quelque chose, il n’y avait que ça, et rare les endroits où l’on pouvait marcher sans se tordre la cheville sur une canette qui traînait sur le bord de la route, ou encore rare les fois où avec le vent, on ne se prenait pas une poche plastique en pleine gueule. Heureusement pour la famille Dalembert, ils avaient les moyens –plus-que-les-moyens-même- de se payer une baraque en milieu protégé. C’était déjà ça. De ce fait, Cléophée a toujours vécu dans la bourgeoisie, et ne connaît absolument pas les vraies valeurs de l’argent. Elle a tout ce qu’elle veut, et dès qu’elle a un problème elle appelle son papa chéri pour qu’il puisse la sortir de sa connerie –grâce à ses bons nombres de relations. Elle est devenue une vraie chieuse, une emmerdeuse de première, une sale garce, qui ne pense qu’à son bien, et celui de son petit derrière et rien d’autre. Ce qui l’intéresse ? Le sexe et la drogue, le reste on s’en fou. (Enfin faut pas oublier la bouteille de vodka hein *baf*) Il y a deux ans, Rodrigue –le père de la jeune femme- rencontra de nouveau l’amour. Le vrai amour cette fois-ci, il est vrai que depuis que sa femme était morte, il naviguait un peu partout, pour satisfaire ses besoins seulement, mais à présent, il avait envie d’une relation sérieuse et durable, et il trouva son bonheur. Enfin ce fut atroce pour ses enfants, Loïc et Cléophée, qui ne pouvait pas encaisser leur « belle-mère ». Pire, elle avait convaincu le père de Cléophée de faire séjourner ses deux enfants en France, où ils y retrouveraient leur grands-parents (entre parenthèse, des vrais aristocrates avec tout ce qui va avec) avec qui ils n’ont pratiquement jamais parlé, et pour eux, cette escapade aller être de la torture… « Ecoutez mes chéris, j’ai décidé de vous faire passer quelques semaines chez mes parents, ne soyez pas en colère, c’est une décision réfléchie, cela va me coûter une fortune, vous savez, vos grands-parents voudront que je leur verse une pension chaque mois pour vous nourrir ; mais ça ne risque pas de vous faire de mal, vous comprenez ? » A voir leurs deux têtes, non ils n’avaient pas vraiment l’air de comprendre. Pas du tout même. « Putain, mais c’est ta salope de maîtresse qui t’a convaincu, j’en suis sûre, cette connasse elle ferait tout pour se débarrasser de nous, ça me dégoûte ; sale pute !! » Oui, quand Cléophée disait ce qu’elle pense, elle le disait franco. Mais cette femme en question qui était au côté de Rodrigue, n’attendit pas une minute de plus pour se défendre. « Tu baisses d’un ton s’il te plaît. Qu’est-ce que t’as ? T’es pas contente ? Écoutes, je n’ai pas choisi pour toi, donc arrête de toujours te plaindre, ça commence à bien faire. » Cléophée n’aimait pas qu’on lui parle ainsi, et la guerre était déclarée. « Oh, si tu pouvais te la fermer cinq minutes merde ! T’es pas ma mère, tu remplaceras jamais ma mère, dans le cœur de mon père comme dans sa vie tu entends ? Je te déteste, t’as aucune autorité à avoir sur moi, t’en as déjà bien trop sur mon père ! » Cléophée s’arrêta, et personne n’osa renchérir… il eut un grand vide, jusqu’à temps que le principal concerné –Rodrigue- calme le jeu… « Desiree ça suffit, de toute façon ce n’est pas discutable, j’ai donné le chèque ce matin, vous y entrait dans une semaine, et puis c’est pour votre bien, à toi et ton frère. » Cléophée plus-que-choquée- prit une chaise et y posa son cul quelques secondes. Non elle ne pouvait pas laisser faire ça, non, cette salope de belle mère n’allait pas baiser tranquille son père tous les soirs, elle allait lui faire vivre un enfer, elle ne comprendrait certainement jamais. « Pour notre bien ?! Non mais tu plaisantes ? En quoi ce rendre à Paris pour se retrouver chez les grands-parents qui ne tolère absolument pas la cigarette, ainsi que la fumée, ainsi que le sexe, catholique en plus de ça, et complètement obsédé par l’éducation va nous faire du bien ? EN QUOI HEIN ?! Toute manière tu n’es pas mieux que ta putain de blondasse que tu nous as ramené, tu veux te débarrasser de nous, tu l’auras voulu ! » Cléophée les larmes aux yeux, parti en claquant la porte d’entrée, elle appela un taxi en urgence, et alla se rendre chez son meilleur ami. Putain de famille merdique ! En quoi ça allait changer en son comportement d’aller en France ? Peut-être que ça allait lui développer un peu plus de haine, mais appart ça c’est tout. Cependant, elle n’eut pas le choix. Elle avait à peine quatorze ans, et elle fut obligé de se rendre plus de six mois (oui c’était parti de quelques semaines, elles sont longues les semaines hein !) chez ses grands-parents, à l’éducation la plus stricte de monde entier, avec son grand-frère, qui lui plus réservé et plus sur ses gardes, ne bronchait pas, mais n’en pensait pas moins pour autant.


George et Cléophée ne se connaissent pas. Enfin disons que ça fait seulement quatre heures qu’ils se parlent –ou qu’ils se bourrent la gueule plutôt- mais ne s’était jamais rencontrés auparavant. Effectivement, Cléophée, grande adepte de toutes fêtes organisées dans sa ville (voire son pays *sors*), était une nouvelle fois au rendez-vous pour une soirée qui promettait chaude à tous les sens du terme. Comme à son habitude, Cléophée avait chauffé un tas de mecs, qui ne refusaient à aucun moment ses avances, puis garda le meilleur pour la fin. Un certain Wilson, mais ça ce n’est qu’un détail, on s’en fiche. « Tu me fais bander Cléophée » s’exclama tout d’un coup le jeune homme. Il était tard... très tard et les deux jeunes se retrouvaient presque seuls dans les ruelles de Londres, avec une bouteille de vodka dans les mains. Ils étaient comme beaucoup d’autres ce soir là, complètement rempli, et n’allait pas tarder à se coucher et s’endormir vu leur état critique ! Cependant, à présent, ils se promenaient main dans la main dans les ruelles de la ville et ce n'était que leur inconscience qui s'exerçait, et c'était plutôt comique à voir. Oui très. « CHUT ! Je ne vois pas ce qu'il y a d'écrit sur la bouteille.. . » La réflexion de Wilson n'avait pas affecté la jeune femme, qui était en train de déchiffrer une phrase écrite sur la bouteille, mais à mon avis, on pouvait y être encore demain avant qu'elle y arrive. Son état et sa faiblesse l'empêcherait et la ferait abandonner. « Il y a écrit : je t'aime. » Wilson lui fit un large sourire, ils étaient tout autant atteint que la jeune femme, et comme si ça n'était pas assez, il sortit une barre de shit de sa poche. « Arrêtes, c'est pas ça. » Wilson prit la bouteille des mains de la jeune femme, et bu quelques gorgées, il balança la bouteille sur le trottoir, et elle s'explosa et des casseaux de verres étaient étalés partout devant et derrière quelques voitures. Cléophée explosa de rire, et son rire communicatif, fit sourire de plus belle le jeune homme, qui l'embrassa avec fougue, tout en marchant. « Viens chez moi ma belle. » Il n'avait pas vraiment besoin de le demander, sachant que Wilson habitait à deux mètres d'où ils étaient et Cléophée à deux kilomètres, vu leur état, le choix allait être très vite fait. Ils continuaient à avancer dans regarder leur chemin, leurs deux bouches collées l'une à l'autre, quand ils se prirent une voiture, et Cléophée posa son dos sur le capot de celle-ci. « Imbécile ! » Wilson continuait, non rassurez-vous vu le temps qu'il faisait, il n'allait pas la déshabiller sur la bagnole, même s'il en avait grande envie. « Épouses-moi chérie. » Cléophée arque un sourcil, et fit un sourire en coin, elle posa ses mains derrière la nuque de son compagnon (de soirée seulement !) et renchérit aussitôt « Oui. » George la regarda dans les yeux, il était persuadé qu'elle lui avait dit oui pour qu'il l'épouse. « Oui quoi ? » « Oui emmènes-moi chez toi. » Aïe, mauvaise nouvelle elle ne comptait pas l’épouser –du moins pas ce soir- bonne nouvelle, ils allaient finir la soirée ensemble, chez Wilson, certainement dans sa chambre, dans de beaux draps.



« CLEOOOPHEE DIS MOI QUE C’EST UN CAUCHEMAR. » C’était un jeudi matin, il était 9heures et demi, quand la jeune femme vint embaucher. Enfin, c’était un bien grand mot, il est vrai qu’elle faisait de nombreux petits boulots à droite à gauche, mais étant toujours sous la dépendance de son père, elle n’avait pas vraiment besoin de ça, il est vrai, il suffisait qu'elle prenne son téléphone portable, qu'elle aille dans son répertoire, qu'elle se rendre sur son contact "papa chéri" et qu'elle appuie sur le bouton vert. Pour le reste, il n'y avait pas de soucis, la jeune femme sait être convaincante. En revanche, ce jour-là à changé sa vie, cela ne remonte pas à longtemps, il n’y a seulement six mois de ça. Elle était prise pour la promo de Chanel n°8 ; le parfum. En gros, elle allait faire la publicité du parfum, qui passerait sur toutes les chaînes mondiales, pour vanter les biens de ce produit. Ce n’était pas bien compliqué, mais cela demandait tout de même de la motivation, et de la disponibilité. Cela faisait donc quelques semaines que la jeune femme avait prouvé son talent, et le producteur monsieur Van derougth, avait finalement décidé de la garder, éliminant donc de nombreuses autres femmes. Honorée, Cléophée avait pris le rôle très à cœur ; cependant ayant un caractère bien tracé, et défini, elle ne se laissait pas faire, loin de là, mais cela avait l’air de plaire, la production ne lui avait pas encore donné d’avertissement, jusqu’au jeudi matin justement. Elle arrivait, légèrement abasourdie en ce beau matin. C’était le printemps, elle aimait bien cette saison, elle pouvait enfin sortir les robes, les jupes, les tops. « C’est un cauchemar monsieur. » Son producteur énervé, n’hésita pas une seule seconde à la faire parler. Cléophée au début, ne savait absolument pas de quoi il voulait parler, elle était sans doute trop occupée à regarder la bande de mecs au fond de la salle, qui l’accompagneront pendant le tournage. « Quelle niaise cette fille ! Expliques-moi ça !! » Mais celui-ci insisté, et Cléophée n'apprécia pas la remarque qu'il venait de lui faire, et commença à monter elle aussi sur ses cordes vocales, et renchérit aussitôt. « Je ne vous permets pas ; si moi je suis la niaise, vous êtes donc le potiron. » Son producteur continua, faut dire, il n'était pas très explicite, sur le moment, personne ne comprenait vraiment la cause de sa colère, mais très vite, tout allait être plus clair... « Tu n’as pas du bien comprendre, j’attends des explications ! » Cléophée laissa échapper un rire nerveux de sa bouche. Non mais franchement, dès le matin lui prendre la tête, ça n'était absolument pas le bon plan si vous voyez ce que je veux dire. Déjà que lui prendre la tête c'est assez risqué mais alors quand elle vient juste de s'enfiler son décaféiné, vaut mieux se taire. « Mais quelles explications ? En revanche je peux vous donner des conseils pour arriver de bonne humeur le matin au travail, prenez une clémentine, ave… » Il ne lui laissa pas le temps de finir. « Oh tais toi maintenant ! Regardes ces photos, ces vidéos, ces rumeurs de toi entrain de faire des choses pas catholique DU TOUT ! » Cléophée tourna donc la tête vers l'écran, elle se vu sur des dizaines de magasines, des journaux, des sites internet, et bien même des portables, nue, avec un mec nu lui aussi à côté d’elle, et j’épargne les détails, je vous laisse imaginez ce qu’ils étaient entrain de faire. De vraies affiches pornographiques, et pourtant, ce n’était absolument pas le but. Cléophée devait avoir à peine 17ans quand elle avait fait ses photos, et cela devait rester entre elle et son copain de l’époque. Seulement c’est le genre de truc qui te retombe toujours dessus, et voilà qu’elle était confrontée à la réalité, la dure réalité tout de même sachant qu’elle pensait bien avoir brûlé toute preuve de ces images. Malgré sa haine envers ce putain de mec, elle essaya de cacher cette colère et répondit sur un ton plutôt ironique. « Vous l’avez dit vous-même, ce ne sont que des rumeurs… » Bon elle était grillée, a dix sept ans ou a vingt deux, on ne change pas tant que ça. Elle était reconnaissable, toujours aussi charmante et séduisante certes, mais cependant, pas très fière sur le moment. Son patron se leva, lui serra la main avec haine, et lui répondit fermement. « VIREZ !!! »

« Putain de merde, à cause de ces photos, j’ai perdu ce job, enfin non pas que j’en avais réellement besoin, mais j’avais réellement envie de bosser sur ce projet, et j’était fière d’avoir été repéré dans la rue par ce producteur. Bon il fallait que je me fasse une raison, c’était terminé tout ça, plus de publicité, plus de parfum, plus de beau gosse non plus. C’est le lendemain de ce terrible accident que ma copine m’envoie un message me proposant de participer à un nouveau concept, qui se nomme « Make me Happy ». Rien que le titre me fit sourire. J’avais grand besoin de prendre du plaisir au naturel, rencontrer d’autres personnes et surtout changer de ville, de country, de culture. Peu importe, ce concept était fait pour moi ! J’y serais, j’y serais même la première, et je relèverais les défis avec plaisir. Ah j’oubliais, j’ai hâte de voir les mecs du pays, à ce qu’on m’a dit ils sont torrides. Ecoutez, je suis en relation libre ; donc je compte bien m’éclater un peu ! »