(c) cycy
feat. Eliza Dushky

« Ecoute Estrella, vu les circonstances, tu devrais dire la vérité » J’ai envie de leur crier des « vos gueules » à en perdre haleine, de les frapper, de les tuer mais bordel, pourquoi ils ne veulent pas lâcher l‘affaire? « Maman, je veux pas, je l’aime trop »Amour ou amour vache? Telle est la question. Je sors avec lui depuis trois mois, entre nous, rien n’a jamais été très romantique ou mignon, on aime l‘amour sauvage, c'est ce qui fait qu'on est ensemble d'ailleurs. Il a un caractère de feu et moi, je suis une dominatrice, notre histoire n’a été qu’un jeu depuis le début. Un jeu entre deux adolescents heureux de pouvoir monter leurs vraies visages à quelqu’un. Mais un jeu dangereux, encore hier, après avoir vidé le stock de son père dans le grenier, il n’a forcé à faire l’amour avec lui. Ce n’est pas que je n’ai pas aimé mais me faire insulter de « salope » à chaque fois, que je ne faisait pas ce qu’il voulait, c’est vraiment humiliant. « Attend ma fille, tu me parles d’amour? Ce garçon t’a défiguré ». Voilà ce que ça donne quand il commence à être violent, il peut pas se contrôle, ses nerfs sont constamment en ébullition. « C’est de l’amour, oui. A notre façon ». « Écoute ma chérie, je vais parler avec ce jeune homme, quelque chose doit clocher chez lui. De toute façon ce n’est pas un garçon convenable pour une fille comme toi. On pars d’ici dès le mois prochain. ». « Pardon? ». Telles sont les dernières paroles que je dis à ma mère. Comment osait-elle m’arracher des bras de mon bien aimé, comment peut-elle briser un amour aussi beau, aussi sauvage, aussi humain et animal à la fois. Mais, ce n’est pas pour ça que je ne lui ai plus reparler -enfin si, en parti - , c’est parce que lorsqu’elle à appris que j’étais enceinte de lui, elle m’a forcé à partir de la maison, de la ville, du pays à tout jamais. Destination Amsterdam, là-bas, j’ai pu accoucher tranquillement et donner l’enfant à une famille dont le père était devenu stérile. Puis, seule et sans travail, je suis devenue de plus en plus pauvre, jusqu’à devenir une sans domicile fixe. Ce que mes parents m’envoyaient chaque mois n’était guère suffisant. Pendant deux ans, j’ai trimé dans le froid et la pauvreté, j’ai dû subir les regards dédaigneux des gens, j’ai du me démener pour vivre. Mais à tout malheur vient un moment de bonheur. Mon père était venu me rendre visite et quand il a vu le bidonville dans lequel je vivais, il m’a ramené d’où je viens, en Angleterre quoi. Mais les regards noirs de ma mère et les ragots ne m’aidaient guère à retrouver une vie normal. Alors, j’ai entendu parlé de make me happy. Ringard comme concept mais, le Mexique c’est comme même tentant. Alors, je m’y suis inscrit en me maudissant car j’étais sûre que c’était encore une de ses arnaques à la « perdre quarante kilos en deux heures » mais d’un autre côté, j’avais terriblement envie d’essayer et surtout de partir. Surtout que j’ai appris que mon ex copain, le violent-violeur, celui qui m’a mise enceinte, est en prison pour viol sur mineures. Quel con, il a fallut qu’il se fasse prendre. Rien de cela ne serait arriver si j’aurais était avec lui au lieu de faire les poubelles des riches d’Amsterdam. Je te maudis maman.