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feat nikki reed

A toi, mon petit.

On dit qu'on ne doit pas commettre les mêmes erreurs que ses parents, que seules nos propres erreurs doivent être surmontées. Je suis désolée, mais je n'ai pas la force cette fois, de commettre mes propres erreurs. Si jamais tu te retrouves dans la même situation que ton grand-père, que ton père, j'espère que tu sauras faire preuve de plus de force que nous n'en avons jamais eu. Je ne t'ai pas abandonné parce que je ne t'aimais pas. Bien au contraire, je crois l'avoir fait par amour pour toi. Saches que maintenant que tu as quitté mes bras, il ne se passera pas un jour sans que je ne pense à toi, mon ange.

Comme toi, je suis née sans connaître mes parents, adoptée quelques mois après ma venue au monde. Je n'ai pas cherché à savoir d'où je venais. Je préférais voir où j'allais. Comme toi, j'ai vu le jour ici, au San Fransisco General Hospital. Comme toi, je n'ai eu pour premier amour que les bras des infirmières à la pouponnière. Comme toi plus tard, j'ai grandi dans ces rues que tu arpenteras quelques temps, même si tu ne t'en souviendras pas sans doute. Ta grand-mère est morte en me mettant au monde. Ton grand-père n'eut pas la force de m'assumer seul. Pour moi, ce fut pareil. Ton père est parti en apprenant ton existence alors que tu n'étais encore pas plus gros qu'un pouce. Je me pensais forte, je m'étais dit que je pourrais survivre et te donner la vie que tu mérites, mais je me suis résignée : tu seras bien plus heureux avec un père et une mère, ensemble et qui s'aiment.

Ton père et moi nous sommes rencontrés à l'université. Je peux dire que je l'aimais, je pensais vraiment qu'il serait celui avec qui je passerai le restant de ma vie. Je ne pensais pas qu'il pourrait être comme les autres. Malheureusement, j'ai eu tord. A peine eut-il appris la nouvelle que je ne le vis plus. J'aimerai te dire où il est aujourd'hui, que tu puisses le retrouver si tu le souhaites, mais je n'en ai pas la moindre idée. Moi, je ne serai sans doute pas loin de toi, peut-être qu'on se sourira un jour, peut-être que je te verrai au parc où au cinéma. Qui sait de quoi le monde sera fait.

Je n'avais pas vingt ans quand tu es né, et ce jour qui était sensé être le plus beau de ma vie devint celui qui me fut aussi le plus difficile. Si tu lis ces mots un jours, c'est que tu auras bien grandi, que tes parents se seront bien occupé de toi et qu'ils auront accepté que tu apprennes ce que tu pouvais de tes origines. Comme mon père le fit avec moi, je te laisse ce seul médaillon qui appartenais à notre famille. Puisses-tu le remettre en main propre à tes enfants, et non avec une lettre d'adieu et d'amour en même temps. Il est temps de vivre ta vie maintenant, et je dois aussi reprendre la mienne afin de surmonter mes propres embuches. Sois heureux mon amour.

Je t'aime, sois en sur.

Maman.
L'AMIE « Fais moi ta valise, tu pars en vacances ! »
ROBYN « Tu m'as inventé quoi encore ? »
L'AMIE « Raz-le-bol que tu te morfondes. La cousine de la meilleure amie du frère de la voisine va chez le même coiffeur que la propriétaire des chiens que la copine de mon frère promène, et on m'a parlé d'un truc génialissime. »
ROBYN « ... »
L'AMIE « Un programme qui te permet de retrouver la joie de vivre avec quelques jours de vacances en même temps dans un endroit paradisiaque. Mon père est d'accord. Boucle moi ta valise, ton avion part dans huit heures. Et met moi ce petit bikini blanc que je t'ai dégotté la semaine dernière. »
ROBYN « Hey! Attends !! ELLY !!! »

Ma meilleure amie, Ellianna Montgomery, richissime héritière de la société Montgomery & cie, supportait depuis trois ans mes pleurs, ma mauvaise humeur, ma tristesse et tout ce qui allait de paire avec ces trois la. Je n'avais toujours pas accepté ni même réalisé que j'avais abandonné mon petit garçon aux mains cruelles du monde avec pour seuls souvenirs de moi un pendentif et une lettre presque illisible à cause de mon écriture tremblante et des quelques larmes que j'avais versé. J'avais abandonné mes études et mes rèves de faire le tour du monde un jour, j'avais lâché deux ou trois jobs avant que le père d'Elly ne m'emploie avec sa fille en temps qu'agent de ménage. Elly m'avait elle même promis de me donner une promotion non négligeable, pour que je déguerpisse de dans sa chambre, une fois qu'elle serait à la tête de l'entreprise de son père.

Je ne sais pas ce qu'elle avait inventé encore, mais je sentais que toutes ses cartes étaient presque abattues afin de me faire retrouver un semblant de joie de vivre.Je ne savais pas ce qu'était ce programme dont elle m'avait parlé, et elle était partie si vite que je n'avais pas eu le temps de lui demander plus d'explications. Elly me connaissait bien en fin de compte. Si je ne préparais pas moi-même ma valise, j'étais presque certaine qu'elle me ferait partir avec une faite par ses propres soins, et j'étais certaine de ne pas aimer ce que j'allais trouver à l'intérieur. Souate, j'allais la faire cette valise. Quelques jours de vacances ne me feraient sans doute pas de mal, mais cette période n'était jamais la plus facile pour moi, et ce n'était pas ce fichu programme qui me ferait oublié ma grosse connerie d'il y a trois ans. Restait à voir de quoi il s'agissait à présent.